Ma cuisine
Le goût du risque
La cuisine est un acte physique pour moi ; mon corps et mon énergie, ma tête et mes émotions, tout se concentre dans le fait de cuisiner. Je m’engage dans le mouvement avec les ingrédients et les préparations, je m’engage dans un combat sensible, car il faut savoir accompagner un mouvement, mais aussi lui insuffler une dynamique.
Aux passes, je saisis chaque élément, mon corps engagé dans un mouvement continu, tendu, car jamais deux assiettes ne se ressemblent et à partir des mêmes ingrédients, je dois pouvoir initier plusieurs plats qui mettent l’accent sur un parfum différent. Cet assemblage apporte également des émotions de textures contrastées, follement molles, douces, craquantes, affirmant les saveurs du cru, du cuit et toutes les combinaisons que j’imagine.Vient ensuite le geste final, le montage du plat : la viande ou le poisson, les préparations, la terre brûlée… tous ces éléments combinés, assemblés dans un mouvement vif, presque violent pour un résultat généreux et tendre.Intuitif, je raconte des histoires dans ma cuisine, une cuisine sans cesse recréée, une cuisine festive, qui rejette les habitudes, les tics, les réflexes et s’impose d’explorer ce que mon imagination me suggère. Sans limites en cuisine, j’ai le goût du risque, mélange le milieu sauvage et animal de la forêt bretonne de mon enfance, les richesses goûteuses du Pays basque, la pureté de la cuisine médicinale de l’Asie pour trouver et imposer ma définition du naturel.